M COMME MIL

L’éloge des milsHéritage africain. Idriss Diabaté, 2017, 71 minutes.

Le mil, sauvage ou cultivé, la céréale emblématique de l’Afrique, comme le blé l’est pour les Européens, le riz pour les asiatiques ou le maïs pour les Américains. Une céréale nourricière, qui a tout pour combattre la sécheresse et le risque de famine. Mais comment résiste-t-elle devant la mondialisation et sa recherche incessante de l’augmentation des rendements qui conduit bien des africains à se tourner vers le maïs, ou même le coton ? Le mil, une céréale à défendre.

Après un incipit en dessin animé qui retrace rapidement l’origine des mils, le film nous conduit dans un voyage au Sénégal et au Mali, dans ce Sahel toujours guetté par la sécheresse. Nous y rencontrons les différents acteurs concernés par les problèmes actuels de l’agriculture en Afrique. Des chercheurs qui font état de leurs travaux, mais surtout de simples paysans pour qui la culture du mil est toute une tradition et surtout une question de survie. On est frappé par le bon sens de ces agriculteurs qui subissent la concurrence du maïs et du coton qui sont sans doute plus rentables sur le moment. Mais, l’un d’eux insiste avec force sur les risques encourus par l’utilisation des engrais, obligatoires pour faire pousser le maïs, alors que le mil n’en a pas besoin.

Les images proposées par Idriss Diabaté nous immergent dans les champs de mil. Nous assistons à la récolte, manuelle ou avec des machines. Dans les villages les femmes pilent les grains de façon traditionnelle et cuisinent pour les hommes. Nous allons sur les marchés et même dans une boulangerie qui propose des utilisations nouvelles du mil. Des images toujours pleines de vie.

Du réalisateur, Idriss Diabaté, nous connaissions jusqu’à présent son film sur Jean Rouch, Jean Rouch, cinéaste africain, accessible sur le dvd d’hommage au cinéaste ethnographe (Il était une fois Jean Rouch) publié par les éditions Montparnasse. Il a d’autre part fait l’image du film de Constance Ryder, portrait de Monique Peytral, l’auteure des peintures du facsimilé de la grotte de Lascaux (Monique Peytral : peindre Lascaux, peindre la vie). Avec cet éloge des mils, il nous propose de nous pencher sur les problèmes concrets de la vie quotidienne au Sahel concernant l’agriculture et la nourriture, des problèmes que le réchauffement climatique rend sans doute beaucoup plus aigus ici que partout ailleurs.

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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