E COMME ECOLE -Désert

School of hope. Mohamed El Aboudi, Maroc, 2020, 78 minutes.

Une école dans le désert. L’école du désert. Une école pour les nomades du désert. Des nomades qui sont de plus en plus rares à vivre dans le désert. La sécheresse les contraint à renoncer. Plus d’eau, plus de vie. Pour les troupeaux comme pour les hommes. Il ne reste qu’une tribu à vivre tant bien que mal dans ce désert marocain. Une tribu qui a son école.

Le film débute à l’arrivée du nouvel instituteur à l’école du désert, une école qu’il nomme – il inscrit le nom en lettres noires au-dessus de la porte d’entrée – l’école de l’espoir.

Mohamed El Aboudi nous propose donc d’abord un portrait de cet instituteur, donnant à voit l’exercice de son métier, ses relations avec les élèves mais aussi avec leurs parents. Un jeune homme simple, plutôt réservé, qui est accueilli à bras ouverts par les nomades avec qui il partage souvent les repas. Mais ces nomades vivent-ils vraiment cette école comme un espoir ?

Un espoir pour leurs enfants, l’espoir de pouvoir accéder grâce aux études à un autre mode de vie. Mais les choses ne sont pas toujours simples. Si les enfants rêves presque tous d’un métier, les parents ne sont pas tous entièrement favorables à ce qu’ils viennent à l’école. Il y a bien le cas de cette mère qui insiste auprès de son mari pour qu’il laisse leur fille suivre sa scolarité. Mais il y a ce père qui est plus que réticent. Il a besoin dit-il de son fils pour s’occuper de son troupeau de brebis. Devant l’insistance de l’enfant, il finit par concéder deux ou trois jours d’école, pas plus. Une promesse sur laquelle il reviendra aussitôt. Nous retrouvons l’enfant, seul et triste, sur un chantier de construction, où visiblement le travail qu’il effectue ne l’épanouit pas.

Les nomades dans ce désert marocain doivent faire face au grave problème de la sécheresse. Une sécheresse de plus en plus grave. Le cinéaste multiplie les plans sue cette terre aride, qui se craquelle de plus en plus. Le point d’eau où les troupeaux vienne s’abreuver finit par être à sec. C’est la survie même de la tribu qui est en jeu.

Le film se déroule sur un ton grave, à un rythme particulièrement lent, malgré les jeux des enfants pendant les récréations et les exercices physiques que leur propose le maître. Le manque d’eau, dans le désert, ne peut qu’être angoissant. Pourtant, les enfants sont filmés avec une grande sérénité. Et la précipitation avec laquelle ils lèvent le doigt pour répondre aux questions du maître laisse penser que cette école est bien pour eux l’école de l’espoir.

Fipadoc 2021.

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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