H COMME HARRISON Jim

Seule la terre est éternelle. Adrien SOLAND et  François BUSNEL, France, 2019, 112 minutes.

Un film sur un écrivain. Donc un film sur la littérature

Un écrivain auteur de nombreux romans. Un écrivain américain connu, très connu.

Un portrait ? Plutôt une rencontre.

Seul face à la caméra, cadré en gros plan, il parle. Il nous parle, de lui, de sa vie, de la littérature. Un récit improvisé. Sans ordre apparent. Le fil n’indique ni partie, ni chapitre. Les cinéastes n’interviennent pas. Il ne parle pas beaucoup de son œuvre en fait. Il ne cite pas ses livres. Il préfère évoquer, comme en passant, son rapport à l’écriture, et à la littérature.

 « Ça récure l’âme, la littérature ». Une sorte de profession de foi.

De sa vie il mentionnera surtout des événements marquants.

L’accident automobile qui couta la vie à son père et à sa sœur ou la perte de son œil gauche.

Les lieux où il a vécu (New York)

Les lieux où il vit (Le Montana, Patagonia)

Son attirance pour les lieux isolés

 Et sa répulsion des grandes villes.

Les amis qu’il a connus, qui disparaissent peu à peu.

Sa passion pour les oiseaux qui remonte à son enfance. Les arbres et les ruisseaux.

Et la nature sauvage, les grands espaces. Une mythologie américaine.

A plusieurs moments dans le film, nous le voyons se déplacer, en voiture ou à pied. Il fait aussi une partie de pêche, avec un ami. Il écrit le matin et pêche l’après-midi dit-il. Puis il change de résidence. Un voyage à travers une bonne partie des Etats-Unis. Une série de paysages. Presque des cartes postales. Mais toujours impressionnants.

Et Janis Joplin.

Le massacre des indiens et la fracture grandissante entre les riches et les pauvres

 Sur son travail d’écrivain, il donne quelques anecdotes. Le mur devant lequel il travaille dans son bureau est vide. Car pour écrire il faut être concentré. Il insiste beaucoup sur la concentration.

Le mur derrière son bureau, par contre, est recouvert de photos qu’il commente. Et il nous donne des explications sur les objets qui meublent ses étagères. Tous des souvenirs.

Entre les séquences où il nous parle, le film utilise des plans de coupe sur les paysages de ces régions perdues où il aime vivre, pour pouvoir écrire.

 Il y a aussi des plans sur des piles de livres, dont nous pouvons voir le titre et l’auteur sur la tranche. Ses livres à lui. Mais aussi des livres qu’il lit, qu’il a du lire. Des livres qui font partie de sa bibliothèque. Et peut-être de ses références littéraires.

« Quand j’ai faim, j’écris sur la nourriture. Et quand je suis excité, j’écris sur le sexe ». Le film regorge de belles formules.

« Il faut donner une voix à ceux qui n’en ont pas. Je crois que c’est le devoir de l’écrivain »

Dans la dernière séquence du film, il parle de la mort. Celle de ses amis. La sienne ?

Nous avons découvert un écrivain. Mais surtout nous avons rencontré un homme.

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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