Petites danseuses. Anne-Claire Dolivet, 202o, 91 minutes.
Elles ont entre 6 et 12 ans. Elles partagent la passion de la danse. Une passion et un rêve : devenir danseuse professionnelle, pourquoi pas à l’Opéra de Paris. Même si elles savent d’emblée que toures ne seront pas élues. En attendant, il leur faut faire des efforts continus, persévérer et s’améliorer sans cesse, être la meilleur dans les concours. Et souffrir, souffrir, pour plier leur corps juvénile aux exigences des mouvements de plus en plus difficiles à exécuter. Et satisfaire les exigences de plus en plus grandes de leur professeure. Et de leurs parents. Un monde de l’enfance qui doit se plier aux dictats des adultes.

D’un côté donc des enfants, avec leurs comportements d’enfant, leurs rires et leurs pleurs d’enfant. Un groupe où s’affirment l’amitié et la solidarité face aux difficultés et surtout face aux échecs. Ce sont bien des enfants, lorsqu’elles partagent l’insouciance des jeux Mais ce sont aussi presque des adultes, dans leur détermination à surmonter tous les obstacles. Et ils sont nombreux.
De l’autre les adultes. Les parents, surtout les mères. Et la professeure.

Une professeure d’une école privée fonctionnant sur le modèle de l’entraineur sportif. Sans hésitations dans ses exigences. Elle pousse toujours ses danseuses dans leur dernière limite, toujours au bord de la rupture, de l’accident, de la blessure. Ou de la crise de désespoir de ne pas y arriver. De se sentir incapable de progresser encore. Et pourtant, malgré ce ton toujours à la limite du cri, elle les aime ses danseuses. Une affection qui n’est pas toujours visible mais que l’on sent bien réelle dans plusieurs séquences où elle tombe pour un instant son masque autoritaire. Même sa vois se fait plus douce.

Et les parents ? Leur amour non plus ne fait pas de doute. Mais ne sont-ils pas entrés dans un engrenage qui les pouce à ne jamais faiblir, à ne pas douter. Et lorsque l’enfant souffre trop, il reste indispensable de cacher ses pleurs.
Le film fonctionne systématiquement à la séduction. Essentiellement en filmant au plus près ces fillettes avec des gros plans sur ces visages qui doivent toujours sourire. Mais aussi sur les jambes, dans les exercices et les répétitions. En plus, le fil narratif ne recule pas devant pas mal de dramatisation. Lors de la blessure d’Ida, bien sûr. Mais aussi lors du concours final, même si le triomphe de la petite n’a jamais fait de doute.
Séduire, n’est-ce pas une des composantes de l’art de la danse ?
Le film alors est bien en phase avec son objet.
