Démineuses. Silva Khnkanosian. France, 2019, 71 minutes.
Les restes – ou les traces – de la guerre après la guerre. Des armes qui continuent de blesser, de mutiler, de tuer. La guerre donc qui n’en finit pas de finir. Qui même en temps de paix officielle continue son œuvre destructrice. Ses armes ? Les mines. Ces pièges invisibles du temps de guerre qui rendent la paix impossible.

Nous sommes au Haut-Karabackh, une région où s’affrontent deux pays, L’Arménie et l’Azerbaïdjan. Une région où la montagne, la forêt, le paysage, ne peuvent plus connaître de paix.

Nous suivons dans leur travail quotidien une équipe de déminage composée de cinq femmes et deux hommes, faisant partie d’une organisation anglo-américaine, The Halo trust. Un travail long, minutieux, dangereux, même si nous ne voyons pas vraiment le danger à l’image. Et c’est là tout le paradoxe du film – et sa force ! Dans un paysage qu’un regard touristique pourrait trouver grandiose, c’est une partie de cache-cache avec la mort qui se joue dans un calme impressionnant. Un calme qui reflète la patience, la détermination, la concentration qui s’inscrit sur ces visages de femmes qui côtoient un danger mortel. Mais la cinéaste ne montre pas directement les mines. Il n’y a que deux explosions (parfaitement maîtrisées) durant les quelques jours que dure le film.

Le soir nous retrouvons ces femmes dans la maison où elles partagent une chambre commune. Elles rient beaucoup, racontent des histoires en prenant leur repas. Des moments de détente, et d’amitié, nécessaires sans doute pour reprendre le travail le lendemain.

Le film est un vrai hommage au courage de ces femmes, dans cette lutte, qui semble interminable, pour effacer les traces mortelles de la guerre.