ENERGIE

L’Energie positive des dieux. Laetitia Moller, 2021, 70 minutes.

Dès le titre -percutant – nous sommes plongés dans un film qui est une explosion, un déferlement, un débordement. De l’énergie, ils en ont à revendre, ces musiciens qui s’acharnent sur leur guitare, et ces poètes qui nous jettent leurs mots – et leur colère- à la figure. De la scène aux coulisses, des répétitions aux installations des instruments. Et dans l’intimité de l’écriture. Nous sommes embarqués sur un navire fou (oserait-on dire ivre ?) Pas questions de reprendre son souffle. Pas question de se retourner, de regarder en arrière. Le film fonce et emporte tout sur son passage.

Pour ce premier long métrage, Laetitia Moller réalise une œuvre exceptionnelle. Grâce à des personnages dont c’est peu de dire qu’ils sont hors du commun. Des personnages qu’il ne s’agit surtout pas d’étiqueter, de cataloguer, de classer. Ils sont ce qu’ils sont, sans rien dissimuler. Le film ne veut surtout pas expliquer, faire appel à la raison. D’où viennent-ils ? Peu importe. La question ne se pose pas. Pas plus que leur avenir.

Un groupe donc, Astéréotypie, des sons et des textes. Des textes criés, déclamés, chantés, hurlés, murmurés. Un mélange de slam, de rap, de punk, de performance. Mais les tentatives de repérage restent inopérantes.

Peut-être faut-il parler de l’élaboration d’un nouveau paganisme. Les dieux sont de retour dans les chaumières, sur scène et dans les salles de concert, dans les feux de cheminé et dans les caves. Et ils bousculent tout sur leur passage.

A écouter, le nouvel album d’ASTÉRÉOTYPIE « Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme »